Mon dernier voyage m'a permis d'approcher une nouvelle culture, celle des aborigènes d'Australie. Il faut bien préciser qu'il y a de nombreux groupes d'aborigènes et que donc cette culture est multiple. Pour moi c'est au centre de l'Australie, à Alice Springs que j'ai pu toucher du doigt leur histoire et ce qu'elle peut nous apprendre.
Les aborigènes du centre de l'Australie et leur culture adaptée
Vivre dans un désert semi-aride oblige à quelques adaptations. Il faut prendre en compte la rareté de l'eau et la végétation fragile. Et c'est ce qu'on fait les aborigènes en adoptant un mode de vie parfaitement adapté à leur milieu.
Ainsi leur côté nomade n'est pas anodin. Ils se déplaçaient sur leur territoire de manière à ne pas épuiser la nature. Et ayant observé l'importance du feu pour la régénération des plantes, ils brulaient l'endroit où ils venaient de passer quelques mois. Ainsi quand ils se retrouvaient à nouveau à y implanter leur campement, la végétation s'était régénérée.
Concernant les points d'eau, les enfants apprenaient à les trouver dès leur plus jeune âge par l'intermédiaire de chansons et d'histoire. Ils possédaient ainsi une parfaite connaissance de leur territoire et en Australie chaque tribut restait bien sur ce même territoire.
Enfin pour ne pas épuiser la nature autour d'eux, ils limitaient leur population. Les hommes et les femmes avaient des tâches bien séparées et se rencontraient peu. Quant à la consanguinité elle était gérée par le nom de famille. En fonction de ce dernier, on savait qui on pouvait épouser.
L'arrivée des occidentaux et les dégâts sur l'environnement et la culture
L'homme blanc a malheureusement beaucoup perturbé cet équilibre à son arrivée. Déjà en s'appropriant et en surexploitant les ressources en eau. Ils ont établi des troupeaux qui ont besoin d'énormément de ressources.
Et puis ils ont interdit aux aborigènes de mettre le feu à la brousse. Grave erreur car très vite la végétation s'est appauvrie et par la suite ce sont de grands incendies qui ont ravagé le bush.
C'est ainsi qu'on réalise qu'une civilisation est souvent liée à son milieu et vouloir implanter des fonctionnements qui appartiennent à d'autres lieux peut avoir des répercussions désastreuses.
Vivre une double culture, une solution universelle ?
Mais pour les aborigènes d'Australie il est encore possible de conserver leur culture d'origine. Et le gouvernement australien a pris des mesures. Les derniers chasseurs cueilleurs traditionnels sont pour certains encore en vie. Et même si un retour à la vie nomade n'est plus réellement possible, même si à Alice Springs la perte de la culture originelle a entrainé un alcoolisme et une clochardisation importante de la population native, certains ont trouvé une solution.
Ils vivent dans une double culture en préservant l'héritage de leurs anciens et en y intégrant la culture mondiale qui prévaut en Australie. Garder ce qui fait sa différence tout en faisant partie du monde tel qu'il est aujourd'hui. Ce n'est pas anodin et ça demande une réelle évolution, mais c'est une solution que certains ont parfaitement intégré vivant leur tradition sans se couper de la modernité et du pays qui les héberge.
Alors nous ne sommes pas tous des indiens dont le mode de vie est menacé, mais l'intégration d'une double culture, notre culture propre qui vient de nos origines mélangée à cette culture mondiale qui nous réunit tous est probablement une solution pour mieux vivre ensemble dans nos différences. A méditer.