Je me dois de compléter le premier article sur la simplicité volontaire en définissant un peu plus le concept et surtout la manière dont je l’applique.
Le principe reste simple : réduire sa dépendance à l’argent pour être plus libre de ses choix de vie. Et un des moyens est de pratiquer ce que j’appelle la consommation raisonnée. Il s’agit de réfléchir à la réalité d’un besoin avant d’acheter un produit. Il s’agit aussi de réfléchir à l’impact de ses achats et d’être conscient de l’importance de ses choix.
Ce que ça donne pour moi au niveau de l’application dans ma vie quotidienne :
- J’ai arrêté d’acheter des produits de beauté chers, de me maquiller en permanence, je ne me parfume pas tous les jours et j’alterne les parfums de manière à mieux les sentir
- Quand j’achète des vêtements c’est pour renouveler un élément défraichi dont je me sépare
- Je ne retourne pas dans un restaurant où j’ai mal mangé ou mal été accueillie ou dont le rapport qualité-prix ne me parait pas approprié
- Quand l’accueil et le service ne sont pas à la hauteur, je préfère ne pas acheter. Je continue mes recherches ou annule mon achat.
- Je vais à la bibliothèque pour emprunter des livres et je n’achète que ceux qui pour moi sont les plus significatifs ou que je veux avoir à disposition.
- Je réfléchis beaucoup aux cadeaux que je fais et cherche plus à faire plaisir qu’à mettre un prix important.
- Je pratique le covoiturage quand c’est possible.
- J’ai choisi mon club d’aïkido également en fonction de sa proximité avec mon domicile.
Mais simplicité volontaire ne veux pas dire pour autant pauvreté ou sacrifice. Je ne me prive pas, j’évite simplement de surconsommer et de me laisser entrainer dans une consommation de mode ou de compensation. Je ne vis pas du tout ça comme une privation. J’ai l’impression de mieux consommer et d’agir en toute responsabilité. Et puis je profite réellement des produits que je peux acquérir. Ce que j’ai trouvé dans ce mode de consommation c’est une plus grande liberté et finalement beaucoup moins de frustration.
Et comme simplicité volontaire ne veut pas dire pauvreté, ça ne m’empêche en rien de développer mes affaires et de me construire une vie professionnelle épanouie. Simplement là aussi j’ai l’occasion de faire des choix. Pour mon entreprise aussi une moins grande dépendance à l’argent me permet une bien plus grande liberté. Je peux refuser des contrats, je peux avoir une action dans le monde associatif, je peux offrir mon temps et mes conseils en toute liberté.
Voilà quelques uns de mes choix au niveau professionnel :
- Je me forme pour être capable de mieux gérer mon entreprise et les professionnels auxquels je fais appel
- Je me passe de locaux dédiés : je préfère travailler de chez moi et rencontrer mes clients dans des endroits publics plus neutres
- Je limite ma prospection autour de ma ville : j’économise ainsi temps de déplacement et carburant
- Je limite ma consommation de papier, je recycle et je stocke mes informations sous forme numérique
- Je m’informe régulièrement pour toujours disposer des meilleurs forfaits téléphoniques en fonction de mon utilisation
- Je n’achète que ce dont j’ai réellement besoin en fourniture et documentation
- Je ne multiplie pas les adhésions et les abonnements
- Je « magazine » pour chaque chose que je dois acquérir au niveau professionnel et je raisonne mes achats
La simplicité volontaire peut donc également se vivre au niveau professionnel. Raisonner ses frais pour diminuer sa dépendance à l’argent et ne pas entrer dans une logique du toujours plus qui limite la liberté de choix en impliquant une recherche permanente de résultat. Pour se faire j’ai limité au maximum les frais fixes et je cherche toujours améliorer mon fonctionnement pour limiter ma dépendance. Je cherche la qualité et la liberté dans mes actions. Je calcule mes résultats par les réussites de mes clients et je gère mon temps pour leur être 100% disponible et garder la possibilité de monter des projets en dehors et de m’épanouir dans ce que je fais.
Voilà donc ma manière d’appliquer la simplicité volontaire au quotidien, que ce soit au niveau privé ou professionnel. Je sais qu’il me reste encore beaucoup à faire et la recherche de l’équilibre entre besoins et liberté est permanente, mais j’ai l’impression que cette gestion plus responsable est aussi ce qui m’a permis d’arriver là où je suis et de me construire une vie qui me comble. J’ai troqué la course à l’argent, l’avoir et le paraitre contre la qualité et vie et la liberté. Et je ne peux que m’en féliciter. Je me sens plus heureuse et j’ai l’impression d’être plus disponible pour les gens qui m’entourent. Je vis ça comme un privilège et une chance.