Le Louvre Lens fête sa première année avec succès.
900 000 visiteurs pour ce musée situé dans une ville assez peu attrayante, mais qui vaut largement de détour.

Première impression, le bâtiment. Dissimulé dans la nature, très bas, il joue avec la transparence et intègre les jardins qui l'entourent.

Et puis il y a les expositions.

Elles étaient en cours d'installation, mais j'ai pu voir La Galerie du Temps qui restera jusqu'en 2017. Très bonne idée de présenter les oeuvres par époques. On avance dans 5000 ans d'histoire de l'art et les évolutions deviennent évidentes.

Les explications sont claires et pour chaque époque, dont on suit l'avancement sur une échelle de temps au mur, les oeuvres présentées sont également placées géographiquement.

Superbe exposition donc qui se clôt sur La Liberté Guidant le Peuple tableau emblématique de Delacroix.

Si vous passez dans le coin, n'hésitez pas. Le Louvre Lens est bien évidemment une réussite.

L'impression 3D pourrait bien être une quatrième révolution industrielle. Surtout que l'ouverture au grand public grâce à des imprimantes très raisonnables en prix a favorisé les usages nouveaux.

Avant tout une petite présentation. Tout comme l'impression 2D, il est possible avec ces nouvelles imprimantes de reproduire des objets dans différents matériaux. On peut bien évidemment faire de la copie, mais le plus habituel est de partir d'un modèle sur informatique et d'en éditer un objet réel en 3 dimensions.

Alors pour l'instant les usages étaient très simples : coques de portable majoritairement. Mais les possibilités sont énormes et certains en ont fait un outil de démocratisation. Un père a ainsi créé une prothèse de main pour son fils handicapé (n'hésitez pas à lire l'article et visionner la vidéo en cliquant sur l'image).

Un étudiant français a quant à lui travaillé sur la création d'un appareil photo réflex. Un grand travail qu'il continue à perfectionner et surtout qu'il met en ligne pour qui souhaite s'imprimer son propre appareil.

Et les recherches continuent. Ainsi la Nasa finance une imprimante 3D qui pourrait faire des pizzas pour les astronautes !

Alors bien évidemment certains ont utilisé cette technologie pour des choses moins louables et des plans d'armes en plastique indétectables sont disponibles, mais cette nouvelle technologie va encore s'améliorer et risque de révolutionner la production d'objet. Une nouvelle industrie va se mettre en place avec toute une série d'adaptations qu'il nous faudra faire dans notre organisation, mais également dans notre définition des droits de propriété.

Je vous engage donc à rester attentifs à cette nouvelle technique et tout ce qu'elle risque de révolutionner. On en reparle dans quelques années...

Ouvert en juin dernier, le MUCEM ou Musée des Civilisation de l'Europe et de la Méditerranée est le nouveau phare de Marseille.

Bâtiment simple mais complet et réussi, il s'insère parfaitement entre mer, terre et ciel avec sa terrasse ouverte sur son toit et la passerelle qui le relie au Fort St Jean puis au quartier du panier. J'ai eu la chance de le visiter de jour et de nuit. Une belle architecture à dimension humaine parfaitement intégrée.

 Concernant les collections, il s'agit d'un Musée des Civilisations. L'exposition permanente reprend donc l'évolution du monde méditerranéen, avec une belle intégration de la vidéo qui amène du dynamisme à l'ensemble.

Autre bel effort, la présence de traductions, les textes sont ainsi en français, mais également en anglais et arabe. Pompidou Metz n'avait pas proposé ça dès son ouverture...

Deux expositions temporaires complètent la présentation de ce musée de taille plutôt réduite. J'ai moins adhéré aux choix des présentations. Un positionnement probablement volontairement polémique avec une exposition sur le genre et une autre plus artistique avec d'après moi surtout deux oeuvres majeures : un des bleus de Miro et une table en miroir représentant la méditerranée et agrémentée de 20 chaises différentes qui représentent les pays la bordant.

Mais le Mucem va devenir un lieu particulier à Marseille, une preuve du renouveau que les habitants se sont déjà approprié. Belle réalisation !

Mon dernier voyage m'a permis d'approcher une nouvelle culture, celle des aborigènes d'Australie. Il faut bien préciser qu'il y a de nombreux groupes d'aborigènes et que donc cette culture est multiple. Pour moi c'est au centre de l'Australie, à Alice Springs que j'ai pu toucher du doigt leur histoire et ce qu'elle peut nous apprendre.

Les aborigènes du centre de l'Australie et leur culture adaptée

Vivre dans un désert semi-aride oblige à quelques adaptations. Il faut prendre en compte la rareté de l'eau et la végétation fragile. Et c'est ce qu'on fait les aborigènes en adoptant un mode de vie parfaitement adapté à leur milieu.

Ainsi leur côté nomade n'est pas anodin. Ils se déplaçaient sur leur territoire de manière à ne pas épuiser la nature. Et ayant observé l'importance du feu pour la régénération des plantes, ils brulaient l'endroit où ils venaient de passer quelques mois. Ainsi quand ils se retrouvaient à nouveau à y implanter leur campement, la végétation s'était régénérée.

Concernant les points d'eau, les enfants apprenaient à les trouver dès leur plus jeune âge par l'intermédiaire de chansons et d'histoire. Ils possédaient ainsi une parfaite connaissance de leur territoire et en Australie chaque tribut restait bien sur ce même territoire.

Enfin pour ne pas épuiser la nature autour d'eux, ils limitaient leur population. Les hommes et les femmes avaient des tâches bien séparées et se rencontraient peu. Quant à la consanguinité elle était gérée par le nom de famille. En fonction de ce dernier, on savait qui on pouvait épouser.

L'arrivée des occidentaux et les dégâts sur l'environnement et la culture

L'homme blanc a malheureusement beaucoup perturbé cet équilibre à son arrivée. Déjà en s'appropriant et en surexploitant les ressources en eau. Ils ont établi des troupeaux qui ont besoin d'énormément de ressources.

Et puis ils ont interdit aux aborigènes de mettre le feu à la brousse. Grave erreur car très vite la végétation s'est appauvrie et par la suite ce sont de grands incendies qui ont ravagé le bush.

C'est ainsi qu'on réalise qu'une civilisation est souvent liée à son milieu et vouloir implanter des fonctionnements qui appartiennent à d'autres lieux peut avoir des répercussions désastreuses.

Vivre une double culture, une solution universelle ?

Mais pour les aborigènes d'Australie il est encore possible de conserver leur culture d'origine. Et le gouvernement australien a pris des mesures. Les derniers chasseurs cueilleurs traditionnels sont pour certains encore en vie. Et même si un retour à la vie nomade n'est plus réellement possible, même si à Alice Springs la perte de la culture originelle a entrainé un alcoolisme et une clochardisation importante de la population native, certains ont trouvé une solution.

Ils vivent dans une double culture en préservant l'héritage de leurs anciens et en y intégrant la culture mondiale qui prévaut en Australie. Garder ce qui fait sa différence tout en faisant partie du monde tel qu'il est aujourd'hui. Ce n'est pas anodin et ça demande une réelle évolution, mais c'est une solution que certains ont parfaitement intégré vivant leur tradition sans se couper de la modernité et du pays qui les héberge.

Alors nous ne sommes pas tous des indiens dont le mode de vie est menacé, mais l'intégration d'une double culture, notre culture propre qui vient de nos origines mélangée à cette culture mondiale qui nous réunit tous est probablement une solution pour mieux vivre ensemble dans nos différences. A méditer.

Si j'avais mis l'Ile de Pâques sur ma liste de destination à faire c'était pour approcher un peu le mystère de ce lieu si éloigné et finalement cette visite m'a apporté bien plus.

L'île de Pâques est une ile volcanique très isolée dans l'océan pacifique à 2000 km de toute autre terre habitée. Son peuplement est venu de Polynésie et très vite la population s'est développée avec l'abondance naturelle disponible sur ce caillou de 24 km x 10 et x 4. Une vie probablement idyllique qu'il a fallu occuper. Je suppose que c'est une bonne raison pour sculpter des effigie géantes et les placer tout autour de l'île. Par contre comme indiqué dans l'article "les moaïs marchaient jusqu'à la mer" les pascouans n'ont pas utilisé d'arbres pour déplacer ces géants.

Alors d'où est venu le basculement qui a fait que l'île est passée de l'état de paradis à une terre hostile dans arbre ?

En fait l'augmentation de la population est probablement la cause principale. L'utilisation du bois en a découlé. Il était utilisé pour construire des bateaux et les maisons, mais les habitants même s'ils ne considéraient pas les arbres comme essentiels car non comestible n'avaient pas l'intention de tous les couper. On comprend vite la place de chaque chose dans l'équilibre global. C'est une conjonction de facteurs qui a provoqué la perte de cette civilisation. Des rats qui ont mangé les graines des arbres, quelques incendies et une population végétale non suffisante pour contrer les conditions et en particulier la présence de vent. Et voilà comment ce paradis a expérimenté le basculement écologique qui a mené à sa perte.

Parce que bien évidemment quand les arbres ont disparus, les conséquences sur les populations ont été rapides et la suite a été tout naturellement la guerre et la destruction. Les tributs se sont opposées, ont mis à terre toutes les statuts et même si les guides n'en parlent pas il y a des théories de cannibalisme. En quelques décennies le paradis a été perdu. C'est à ce moment -là que la cérémonie de l'homme oiseau a été inventée, une épreuve physique pour déterminer qui prendrait le pouvoir et éviter les conflits. Mais c'était déjà trop tard.

J'avoue que cette histoire m'a particulièrement intéressée. Car sur un espace restreint ce basculement écologique nous donne une leçon. J'ai l'impression que quand on s'en rend compte, il est déjà trop tard et on ne peut pas revenir en arrière. Il me semble que c'est une leçon qu'on devrait s'approprier. Juste au cas où...

Les voyages permettent de découvrir d'autres cultures, d'autres paysages, d'autres modes de vie, mais également de glaner quelques bonnes idées qui pourraient facilement être mise en place chez nous. Voici donc les bonnes idées que je ramène de mon périple en Australie :

- Décorer les armoires électriques : à Brisbane en particulier où la ville était agrémentée de nombreuses oeuvres d'art, les armoires électriques étaient décorées toutes de manières différentes. Probablement une bonne manière d'embellir la ville, mais également de faire participer des artistes locaux et d'éviter les tags.

- Le signal sonore de feu pour les piétons : un petit ajout sympathique au niveau des feux de signalisation pour les piétons, il y a un signal sonore différent qui permet de savoir quand il passe au vert. Très pratique pour les aveugles, mais pas seulement. A une époque où on passe beaucoup de temps à regarder son smartphone, l'indication sonore est très utile.

- Yoga à l'aquarium : à Sydney des cours de yoga sont proposés dans l'aquarium le soir. Une bonne idée que d'utiliser ce lieu inspirant en dehors des heures d'ouverture. Il y a également à Cairns de la gym gratuite sur la promenade au bord de l'eau, j'ai vu également du Pilates sur les plages. Mais j'avoue que le yoga avec les poissons doit être très agréable.

- Gastronomie ! : J'exagère sur le terme gastronomie, il s'agit plus d'offres alimentaires différentes. Déjà concernant les fastfoods de sushi où les makis ne sont pas prédécoupés ce qui permet de les manger facilement à la main sans baguette. Peut-être plus simple pour de la nourriture à emporter.

Autre succès de fastfood, les glaces à agrémenter soi-même. On choisit son parfum, puis ce qu'on veut y ajouter ... fruits, bonbons, coulis, noisettes, chocolat. Il existe même une version luxe où c'est le parfum du bâtonnet qu'on choisit, pour l'enrobage c'est fait à la demande devant vous.

- L'opéra de Sydney en Lego. Très bonne idée qu'il faudrait absolument récupérer pour le centre Pompidou à Metz quitte à inciter Lego à le faire, la collection Lego Architecture qui propose une boite sur l'Opéra de Sydney. Evidemment la meilleure vente de la boutique souvenir malgré le prix. Excellent.